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Marché mondial des céréales Le maïs très sollicité avec des stocks de clôture en recul de 27 millions de tonnes

Les stocks de clôture devraient tomber à 125 Mt, en baisse de 27 Mt par rapport à la campagne précédente, soit l'équivalent de 15 % seulement des projections d'utilisation, et atteindre ainsi leur plus faible niveau depuis quatre ans. Conséquences: les prix mondiaux du maïs, qu'il soit américain, argentin ou brésilien, évoluent toujours à des niveaux élevés, dans le sillage du marché intérieur américain.

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Les prévisions de production mondiale de maïs, pour la
campagne 2010/11, sont abaissées de 10 Mt à 814 Mt.
(© Terre-net Média)
Selon FranceAgriMer, qui a tenu son conseil spécialisé céréales le 10 novembre dernier, les prévisions de production mondiale de maïs pour la campagne 2010/11 sont abaissées de 10 Mt à 814 Mt, en raison de la détérioration des perspectives de récolte aux Etats-Unis (- 11 Mt) et en Chine (-3 Mt).

En revanche, la demande mondiale est revue à la hausse à 840 Mt (contre 813 Mt la campagne précédente) et la part utilisée en alimentation animale progresse à elle seule de 20 Mt.

Les stocks de clôture devraient tomber, quant à eux, à 125 Mt, en baisse de 27 Mt par rapport à la campagne précédente, soit l'équivalent de 15 % seulement des projections d'utilisation, et atteindre ainsi leur niveau le plus faible de ces quatre dernières années. Conséquences : les prix mondiaux du maïs, qu'il soit américain, argentin ou brésilien, évoluent toujours à des niveaux élevés, dans le sillage du marché intérieur américain.

Plusieurs raisons au recul des stocks de clôture

Première cause de la baisse des stocks de clôture du maïs : une demande pour l'alimentation animale et des échanges mondiaux de maïs estimés à 94 Mt, leur niveau le plus haut en trois ans. Le maïs reste à des prix compétitifs, pour l'utilisation en nutrition animale, chez bon nombre d'importateurs et les prévisions d'échanges continuent d'augmenter malgré la concurrence croissante des drêches d'éthanolerie. Autre explication : les rendements aux Etats Unis, diminués de 0,5 tonne par ha, même si des conditions climatiques idéales permettent un bon avancement des coupes de maïs (progression de 15 % en une semaine).

De plus, on assiste à une augmentation attendue du taux d'accroissement de la consommation de maïs pour la filière éthanol dans l'Union Européenne, où l'on mise sur une croissance de 25 % de l'utilisation de céréales pour la carburation en 2010/11. Même si ceci correspond à un volume de 10,4 millions de tonnes, soit 4 % seulement de la consommation totale des céréales dans l'Union européenne. A moyen terme, la décision de l'Agence américaine de protection de l'environnement d’autoriser la vente de carburant contenant jusqu'à 15 % d'éthanol, pour les véhicules construits après 2007 (contre 10 % actuellement), ne pourra que renforcer la demande de maïs.

La baisse du dollar risque d'entraîner une hausse générale des prix des matières premières

Dernière raison à la régression des stocks de clôture : le marché des changes, avec la baisse attendue du dollar, également susceptible de générer une hausse du niveau général des prix des matières premières, sur le marché physique et sur le marché à terme, en encourageant des reports de liquidités des marchés financiers vers les marchés de matières premières, avec des prises de positions à l'achat comme moyen de couverture, à la fois contre la dépréciation du dollar et contre l'inflation. La perspective d'appréciation de l'euro contre le dollar est cependant contrebalancée par la résurgence, ces derniers jours, des inquiétudes liées à la dette de certains Etats membres (Irlande, Portugal et Grèce).

En fait, le niveau d'importation de maïs, qui sera nécessaire cette campagne dans l'UE, varie encore selon les analystes, la question étant au croisement de nombreux éléments. Il sera bien sûr fonction de la récolte communautaire en maïs, qui a débuté dans des conditions météorologiques peu favorables en France comme en Allemagne, mais aussi, entre autres, de l'utilisation des quantités de blé fourrager par l'alimentation animale (en particulier les quelque 10 Mt de blé allemand supplémentaires par rapport aux années habituelles), des disponibilités en maïs ukrainien une fois pris en compte les besoins russes, de la compétitivité des maïs sud-américains rendus dans l'UE et des traditionnelles difficultés logistiques associées à l'origine brésilienne.

Ce qui pourrait atténuer les tensions sur les marchés est d’ores et déjà les premières perspectives de productions de maïs dans l’hémisphère sud. Les semis argentins ont été réalisés à 73 % au 5 novembre et les estimations de récolte sont déjà portées à un niveau record de 25 Mt par le Cici. Au Brésil, les plantations de la récolte principale ont, elles aussi, commencé.

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